NIGERIA. UN JOURNALISTE RISQUE D’ÊTRE ARRÊTÉ

ACTION URGENTE

NIGERIA. UN JOURNALISTE RISQUE D’ÊTRE ARRÊTÉ

Samuel Ogundipe, journaliste au Premium Times, un journal d’investigation nigérian, vit actuellement dans la clandestinité. Il est harcelé par des agents de la Direction de la sûreté de l’État (DSS) du Nigeria pour avoir dévoilé une note révélant une lutte de pouvoir présumée dans l’entourage direct du président. Le 1er mars, des personnes non identifiées ont rôdé de façon suspecte autour de son domicile. 

PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS

Mohammed Adamu

Inspecteur général, siège de la police

Louis Edet House

                                                                 Shehu Shagari Way

                                                                     Area 11 Garki, Abuja

Nigeria 

Courriel : [email protected]

Monsieur,

Je vous écris pour vous faire part de mes préoccupations concernant Samuel Ogundipe, un journaliste d’investigation qui est victime de harcèlement et de manœuvres d’intimidation au Nigeria.

Le 21 février 2020, cet homme a rédigé un article pour le journal Premium Times sur un clivage présumé dans l’entourage direct du président nigérian Muhammadu Buhari. Une semaine plus tard, le dimanche 1er mars, des agents de la sûreté ont été vus à proximité du domicile de Samuel Ogundipe. Le même jour, deux hommes en civil soupçonnés d’appartenir à la DSS se sont rendus au domicile du rédacteur en chef du Premium Times et ont demandé à sa famille où il se trouvait. Par ailleurs, trois véhicules transportant des hommes en civil ont été aperçus aux alentours des locaux du Premium Times. 

Samuel Ogundipe craint pour sa sécurité et vit actuellement dans la clandestinité. S’il est arrêté, il risque d’être détenu, soumis à des actes de torture visant à lui faire divulguer ses sources et inculpé de graves infractions comme la trahison, passible de la réclusion à perpétuité. Ce n’est pas la première fois que la DSS harcèle Samuel Ogundipe. En août 2018, il avait été arrêté et détenu dans les geôles de la police pendant trois jours, accusé d’avoir enfreint la législation encadrant la diffusion de secrets d’État, après avoir publié un article citant des informations extraites d’un rapport gouvernemental non publié qui avait été envoyé à l’inspecteur général de la police et concernait le siège de l’Assemblée nationale par des agents de la DSS lourdement armés. Samuel Ogundipe a été inculpé de « violation de propriété » et de « vol de documents de police ». Depuis lors, il fait l’objet d’un procès fleuve qui a déjà connu plusieurs ajournements parce que le ministère public était absent à toutes les audiences.

À la lumière de ce qui précède, je vous prie instamment de :• Mettre fin au harcèlement et aux manœuvres d’intimidation visant Samuel Ogundipe ;• Respecter pleinement et protéger les droits à la liberté d’expression et à la liberté de la presse au Nigeria et veiller à ce que personne ne menace ni ne harcelle des journalistes pour les contraindre à divulguer leurs sources.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération,

Complément d’information

Depuis son arrestation en août 2018 et la pression exercée par Amnesty International sur les autorités policières (au moyen d’une Action urgente appelant à la libération de cet homme), Samuel Ogundipe continue de voir son procès ajourné à maintes reprises car le ministère public ne se présente pas aux audiences.

Au Nigeria, l’espace laissé à la société civile continue à se réduire, les autorités nigérianes réprimant de plus en plus les droits à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. Bien souvent, les opinions dissidentes exprimées par des professionnel·le·s des médias sont érigées en infraction, surtout lorsqu’elles portent sur des questions sensibles. De plus, la répression du droit à la liberté d’expression se produit dans des circonstances où les journalistes subissent des pressions visant à leur faire divulguer leurs sources d’information, en particulier lorsqu’ils publient des articles sur la sécurité nationale, la corruption, les élections et le conflit armé. Comme les autorités nigérianes n’enquêtent pas sur les affaires d’arrestation, de détention et de poursuites dont font l’objet, sans aucune discrimination, des journalistes et des professionnel·le·s des médias, les auteurs présumés de ces violations des droits humains ne sont pas amenés à rendre de comptes. En 2019, Amnesty International a recueilli des informations sur des cas de journalistes victimes d’arrestation et de détention arbitraires, dont Samuel Ogundipe. Certains de ces journalistes ont indiqué à l’organisation qu’ils avaient été torturés et poussés à rédiger des aveux, qui ont été utilisés contre eux au tribunal. Nombre d’entre eux ont fait l’objet de fausses accusations, notamment de « diffamation », de « terrorisme » et de « harcèlement en ligne », mais d’autres ont été inculpés d’« enlèvement », de violation de propriété et de vol de documents officiels. Pire encore, beaucoup de ces journalistes ont été poursuivis en vertu de la Loi relative à la cybercriminalité et de la Loi de 2013 portant modification de la Loi relative à la prévention du terrorisme. La Loi de 2013 prévoit la peine de mort pour les personnes reconnues coupables, ce qui fait du journalisme un métier dangereux. Lorsque des journalistes et des professionnel·le·s des médias ont tenté d’obtenir réparation auprès de la justice, les autorités n’ont pas appliqué les jugements rendus, tout en empêchant l’accès à la justice et l’exercice du droit à un recours effectif.

LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : anglais

Vous pouvez également écrire dans votre propre langue.

MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 8 MAI 2020.

Au-delà de cette date, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir.

PRÉNOM, NOM ET PRONOM À UTILISER : Samuel Ogundipe (il)LIEN VERS L’AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/fr/documents/afr44/8953/2018/fr/